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Le football, un sport mortel...
Sept morts sur le terrain en 75 ans, tel est le score révélé par le Dr Steven Gunn, historien au collège Merton de l'Université d'Oxford. Steven Gunn a extrait ces données de registres des décès datant du 16ème siècle. A cette époque, les loisirs et le sport représentent une part non négligeable dans la mortalité et le football est le second sport le plus létal.

Loin derrière le tir à l'arc, 56 victimes, le football précède, cependant, la lutte, l'escrime, le tintement de cloche, le jeté de marteau et le lancé de palet.
Le football apparaît, d’après certains historiens, en 1170, dans un registre tenu par William Fitzstephen, un clerc au service de Thomas Becket, sous la dénomination de sport de balle (chapitre 18). Ce sport est alors considéré comme un entraînement à la guerre et les blessures ne sont pas rares. Au point qu'un 1314 Edward II bannit la pratique de cette activité. Cette condamnation est surtout motivée par le fait que la pratique du football menace celle de l'archerie qui est l'atout principal des armées anglaises sur le champ de bataille. Malgré ce bannissement et une deuxième interdiction en 1540 par Henri VII, le football continuera d'être pratiqué. Mais il faudra attendre que les universités le pratique pour que des règles soient établies et retrouver les bases du football moderne.

Mais revenons aux registres du 16ème siècle. De quoi sont victimes les joueurs de foot? Le 20 Février 1523, John Langbern est tué à la suite d'une collision avec Roger Bridkirk lors d'une partie à Allerston (Nord Yorkshire). Même si aucune description précise n'existe le « fotebal » de l'époque semble être un sport de contact engendrant de nombreuses blessures: membres brisés, traumatismes... Plus surprenant pour notre époque plusieurs victimes décèdent suite à des blessures au couteau. Le 20 Février 1523 (le 20 Février ne semble pas être une bonne date pour jouer au foot), Thomas Bryan de Yeovilton (Somerset), meurt après s'être embroché sur son propre poignard, qu'il portait à la ceinture, à la suite d'un tacle.

Le sport le plus fatal reste le tir à l'arc avec 56 victimes pour la même période. Ici, il semblerait que ce soit les spectateurs plus que les joueurs qui risquaient leur vie. Pour les sonneurs de cloche, l'ennemi est la corde. Ainsi, le 23 Aout 1568, Adam Strutt décède d'une chute sur la tête, après avoir vu la corde d'une cloche qu'il était en train de sonner s'enrouler autour de sa jambe, le soulever à 2 mètres de haut avant de le libérer. La lutte n'est pas en reste et fait quelques victimes dont certaines assez inédites: ainsi, le 31 Octobre 1518, John Homler parie avec Stephen Kayngham que ce dernier ne pourra pas le jeter par dessus le mur de l'église de Skeckling (East Yorkshire). Le pari est remporté par Stephen Kayngham. Malheureusement pour John Homler, à la réception de sa chute, son poignard se plante sous son épaule et il meurt d'une hémorragie.

Plus qu'une série de décès digne des Darwin Awards, cette étude du sport et des loisirs permet d'avoir un nouveau éclairage sur la vie de tous les jours au 16ème siècle. Les registres en effet montrent que le football était pratiqué l’hiver tandis que le tir à l'arc l'été.

Source: http://historizo.cafeduweb.com/...