DEUX MOIS DÉJÀ





Je crois que je devais remplir un p’tit questionnaire
Mais j’l’ai pas vu passé, alors tant pis, j’vais l’faire sans filet
J’vais écrire quelques vers un peu à la légère
Un slam improvisé, brut, librement inspiré

Au début, j’vous cache pas, ça été compliqué
Un service différent, mes repères balayés
J’me suis même demandé si j’allais m’adapter
Ou si fallait que j’aille chercher autre chose à côté

C’est que j’venais d’entrer dans un univers déroutant
Un decor un peu flou limite pas trop normal
Des milliers de tableaux accablants, déprimants
Un truc oppressant, un veritable choc mental

J’me suis retrouvé comme ça, dans l’arène, en solo
Pas d’tutorat précis, pas d’circuit balisé
Les collègues ont aidé, chacun selon son flow
Mais j’aurais préféré un vrai guide à mes côtés

Les premiers jours, j’me suis vraiment senti largué
Comme un pion déplacé sans connaître l’échiquier
Le temps d’prendre mes marques, de mieux m’orienter
J’ai dû faire à l’aveugle, m’adapter sans râler

J’entends déjà Isa qui va dire en riant :
« C’est bon, Fabrice gère, t’inquiète, il sait faire »
Ouais, j’ai géré, c’est vrai, j’suis pas du genre fuyant
Mais j’aurais aimé qu'ça soit un peu moins galère

Puis j’ai trouvé des gens, des visages bienveillants
Des conseils échangés, des regards familiers
Petit à petit, ça c’est clair, j’suis entré dans l’courant
Et l’brouillard du départ a fini par se dissiper

Les journées s’enchaînaient, moins dures, plus limpides
Moins d’hésitations, des réflexes, des repères
J’ai capté l’équilibre, évité les rapides
Et trouvé dans l’élan une petite voie plus légère

Au final, j’ai tenu, j’ai trouvé mon écho
Compris les contours, découvert des parcours
J’ai capté des silences, j’ai saisi certains mots
Le cœur du métier, c’est ce lien de tous les jours

Le deuil du PAD fait, j’ai pu m’projeter
Ces journées qui s’étirent dans un hôtel perdu
Sur Appart’City, parfois, je m'retrouve à douter
Mais les gens que j’y croise donnent un sens attendu

J’ai trouvé dans l’équipe un appui, un envoi
J’ai compris leur élan et perçu leur mouvement
Leur soutien, sans un mot, m’a conduit sur la voie
Un pas après l’autre, dans le feu du présent

Et puis, j’vais pas mentir, y’a un vrai truc en plus
J’parle des cheffes, et putain, c’est le kif
Travailler en confiance, en fait c’est que du bonus
J’sais qu’elles savent que j’sais, et ça rend l’truc actif

Soutenir et accompagner, ça reste ma ligne de route
Un taf qui a du poids, qui résonne dans le temps
J’fais d’mon mieux chaque jour, avec ou sans doute
Mais franchement les tableaux, c’est toujours aussi chiant

J’ai vu qu’j’avais d’la place, qu’mon taf a du sens
Que c’que j’apporte ici fait écho quelque part
J’me pose moins d’questions, j’avance en confiance
J’crois avoir trouvé l’rythme, qu’j’suis plus à l’écart

Je dis pas qu’j’y suis, y’a encore du chemin
Y’a pas mal de zones d’ombres, des questions sans réponse
Des choses qui m’échappent, des savoirs incertains
Mais j’sens qu’ça progresse et que l’évidence s’annonce

Maintenant j’regarde l’futur avec un œil plus tranquille
J’me dis qu’j’vais rester, qu’y a pas d’raison de fuir
Même si encore parfois, tout n’est pas si facile
Je sais qu’avec le temps, ça va finir par murir

J’suis là, bien ancré, les deux pieds dans l’humain
J’vois l’impact qu’ça fait, qu’c’est pas juste du vent
J’ai trouvé mon cap, le boulot me tient bien
J’vois que chaque action peut peser sur le temps

Les doutes ont disparu, plus d’angoisse, plus d’peur
J’vais suivre mon chemin, porté par l’ouverture
J’avance à mon rythme, toujours avec ardeur
Et j’vous dis donc à demain pour de nouvelles aventures


Sur la musique ANDALUSIA (City of the Sun)