NOBLESSE OBLIGE





Un samedi soir sur deux durant trois belles années
On s’attablait impatients, nos lames et dés nos affûtés
Rieurs et turbulents, audacieux, intrépides
Prêts à cent vies nouvelles, flamboyants et splendides

On se rassemblait là, le regard enjoué
Prêts à croiser le fer, à servir, à se lancer
Les dés s’envolaient et portaient nos espoirs
Sculptant notre destinée au fil de l’histoire

C’était une époque ardente, insouciante et dorée
Où l’honneur se gagnait sous un ciel étoilé
On buvait, on riait, s’battait sans détour
Tandis que l’aventure s’agitait tout autour

Des duels éclataient sous la lueur des torches
Des balles frémissaient, sifflant sous les porches
Un faux pas, un regard, un mot mal ajusté
Et les épées jaillissaient dans un éclat d’acier

Richelieu, en silence, ourdissait ses complots
Les auberges bruissaient de secrets et de mots
Les dames en détresse attendaient sous la lune
Et les fers résonnaient en cadence opportune

Les capes tourbillonnaient sous la pluie et le vent
Les intrigues se nouaient au fil de faux serments
Les épées s’entrechoquaient dans un éclat foudroyant
Et la gloire s’écrivait sous un ciel flamboyant


On a sillonné la France en long, en large, en travers
L’Espagne et ses palais, l’Allemagne et ses guerres
Les plaines italiennes ou l’Angleterre brumeuse
Frôlant la mort cent fois d’une audace bienheureuse

Benoît, sous les tirs, soignait les blessés
Tandis que Jacques riait, prêt à tout renverser
Louis, dans les duels, chantonnait un air d’antan
Quand Esteban frappait, fulgurant et tranchant

Oliver, dans l’ombre, jouait un double jeu
L’épée vive de Stéphane écartait les fâcheux
Kate et Roxanne guidaient les égarés
Mendoza, sous la lune, en secret conspirait

Hercule, William et Wallace en furie
Fracassaient le décor avec une rage infinie
La Fouine disparaissait dès qu’il le pouvait
Et le gros chauve écrasait quiconque s’approchait

Le plus beau souvenir fut cette soirée mémorable
Où sur le pont d’un bateau, tout devint incontrôlable
Chacun y mit de sa folie, sans retenue
Puis on a bu à en perdre la nuit, l’esprit confus

Que de longues soirées à vibrer tous ensemble
Au rythme des exploits, des serments qui rassemblent
De beaux élans trépidants, tumultueux, chevaleresques
Et de belles situations plus que rocambolesques


Puis le temps a filé, faisant taire les souvenirs
Les tables se sont tues, figées dans leurs délires
Les années ont passé, et pourtant, une belle nuit
On a rallumé le feu, ravivé l’infini

On voulait retrouver ce petit brin de passion
Sans se perdre dans de vaines illusions
Les règles d’antan pesaient comme une chaîne
Il fallait les briser pour pour qu’on y parvienne

Alors on a forgé un jeu de notre main
L'Apocalypse comme élan, comme le feu du destin
Un système fluide où la fiction s’élance
Où chaque coup d’épée devient comme une danse

On a pris le passé, ses traces, son mystère
On l’a réinventé dans une lumière plus claire
Un jeu de cape et d’épée, de fer et d’audace
Où gloire et honneur ne sont jamais une impasse

Ainsi est né ce rêve aux accents triomphants
Un écho du passé dans le feu du présent
On s’est battu, on a bu, on a aimé, conspiré
Et on recommencera… dès demain, à jouer


Sois toujours audacieux, intrépide et vaillant
Affronte le danger, l'œil vif et l’âme ardent
Quand l'ombre s'étend, fais briller tes alliés
Et quand vient ton heure, sois prêt à t’embraser

Ne recule jamais face au feu du destin
Chaque épreuve forge un éclat souverain
Ne plie jamais face au vent qui s’érige
Demeure fier et honorable… Noblesse oblige


Sur la musique SONIC RIOTS (GrandBrothers)