UN PEU DE TOUT... BEAUCOUP DE RIEN
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Manfred von Richthofen - Le Baron Rouge
Manfred von Richthofen est né en 1892 à Breslau, une ville de Silésie (aujourd'hui en Pologne). Descendant des Falkenhausen par sa grand-mère, il est originaire d'une famille de noblesse campagnarde. A l'âge de 11 ans ses parents l'inscrivent à l'école militaires. Manfred est un casse-cou dés l'enfance. Un jour, il grimpe au clocher de l'église de Wahlstadt et accroche son mouchoir au paratonnerre. Nul n'osera jamais aller l'enlever... Il poursuit ensuite ses études à l'Académie Militaire de Lichterfelde. Cavalier intrépide, il rejoint la cavalerie en tant qu'officier au 1er régiment de Uhlans lorsque la guerre éclate au mois d'août 1914. Après avoir combattu pendant huit jours les Cosaques, il est expédié à l'Ouest.

Quand la guerre des tranchées débute à Verdun, il est relégué à l'intendance et passe son temps à...tirer le sanglier. Il trouve évidemment cette existence indigne d'un soldat. Il écrit alors à son supérieur : "Chère Excellence, je ne suis pas allé à la guerre pour rassembler œufs et fromages !".

A la fin du mois de mai 1915, on l'envoi chasser un autre type de gibier. Il est, en effet, muté dans l'aviation, son plus cher désir. Il sert d'abord comme observateur dans le ciel de Russie puis de Belgique avec l'escadrille "Les Pigeons Voyageurs". Il demeure un grand chasseur mais c'est d'abord un ami des animaux, à Ostende Manfred achète à un fermier flamand un dogue d'Ulm pour cinq mark seulement. "Moritz" va suivre son maître sur tous les fronts où il ira combattre, il volera même une fois avec son maître. Avec le Lieutenant Georg Zeumer comme pilote, Manfred livre son premier combat aérien le 1er septembre 1915. C'est un match nul. Vexé, il quitte la cote belge pour le front de la Champagne, où la bataille fait rage et rencontre au wagon-restaurant son héros le Lieutenant Oswald Boelcke, qui a déjà abattu quatre avions.

En septembre, lors de son second combat, toujours en tant que mitrailleur, il abat un Farman mais celui-ci s'écrase derrière les lignes Alliées et cette première victoire ne sera pas comptée à Richthofen. Son mentor, Georg Zeumer lui conseil alors de voler de ses propres ailes. "Je lui aurais volontiers répondu que j'avais la frousse, mais c'est un mot qu'un défenseur de la patrie ne doit pas prononcer." écrit Manfred. Sa première tentative est un échec, il s'écrase à l'atterrissage...

Après un stage et d'autres examens, il est enfin autorisé à voler seul. La carrière de l'as des as de 14-18 peut enfin commencer.

Le 24 avril 1916, Richthofen, à bord d'un Albatros D.II biplace équipé d'une mitrailleuse fixe entre les plans de sa machine et à l'écart de l'hélice, met hors de combat un Nieuport français mais celui-ci s'abat derrière les lignes ennemies dans ce qui reste d'un bois à Douamont, près de Verdun. Cette victoire ne lui sera pas non plus comptée.

Son désir de voler en monoplace est enfin réalisé au mois de mai lorsqu'il reçoit un Fokker E.I mais on le renvoie aussitôt bombarder les Russes qui préparent une grande offensive. Son unité, la Kampfgeschwader 2, déverse des obus sur des gares bourrées de matériel et de troupes, sur des voies ferrées et des routes sillonnées de convois, sur des ponts et des dépôts de munitions. Le jeune aristocrate de Silésie et ses camarades causent à l'adversaire des dégâts considérables et des lourdes pertes.

Le 1er septembre, Oswald Boelcke, l'invite à rejoindre son escadrille, la Jasta 2 qui opère dans le ciel de Verdun. Le 17 du même mois il décroche son 1er succès confirmé en descendant un bombardier. Le pilote Anglais réussira à poser l'avion en catastrophe mais décédera de ses blessures peu de temps après. "...Tué en combat loyal !" écrira Richthofen.

Les aigles volent et tombent, le 28 octobre 1916, l'appareil d' Oswald Boelke est percuté en plein ciel par un de ses propre pilotes et perd la vie alors qu'il comptait 40 victoires. De son côté Manfred continue sa fulgurante ascension, le 11 novembre il reçoit la "Croix de Chevalier de l'Ordre Royal de la Maison des Hohenzolern avec Epées".

Janvier 1917. Les combats se multiplient, à sa 16ème, il est à la tête de tous les aviateurs de chasse encore en vie et reçoit l'Ordre "Pour Le Mérite".

Après avoir obtenu sa dernière victoire avec la Jasta 2 le 4 janvier, l'aîné des Richthofen reçoit le commandement de l'Escadrille n°11 qui est stationnée à Douai. C'est aussi à ce moment là qu'il décide de faire peindre son avion en rouge, ce n'est pas de la jactance. Manfred n'a jamais caché sa peur, mais son brave Albatros D.III ainsi qu'un Halberstadt D.II deviennent rapidement célèbres sur le front. Rejoindre la célèbre escadrille du Baron Rouge allait devenir le rêve de tous les pilotes de chasse. Il enseignait à ses hommes les secret qu' Oswald Boelcke lui avait appris. Il laissait une courte période d'adaptation à ses nouveaux pilotes, pendant laquelle il les jaugeait. Les tirs aux flancs et les fanfarons ne faisaient pas long feu. Manfred était en effet allergique aux cascadeurs car en situation de combat l'efficacité prime sur la fantaisie en vol : "Nous avons besoin de pilotes audacieux pas d'acrobates".

Le 7 avril, il est promu au rang de Rittmeister (Capitaine dans la cavalerie).
Il reste un ennemi loyal et généreux quand il le peut. Un jour qu'il vole seul, il pique sur un Vickers qui photographiait les lignes allemandes. Son attaque est si foudroyante que ses occupants n'ont pas le temps de réagir. Les deux hommes parviendront néanmoins à se poser avant l'explosion de leur machine. Manfred avait suivi la chute des anglais mais à 500 mètres son moteur le lâche brutalement, il ne peut atterrir que dans des barbelés à proximité de ses victimes dans un no man's land. Après une brève discussion avec les anglais venu à sa rencontre, il apprend que les britanniques le surnomme "Le Petit Rouge", amusé, Manfred les autorise à rentrer à leur base. Ce fair-play va naturellement le rendre sympathique aux Anglais.

Une carrière d'as n'est pas faite que de succès ! Sa dix-huitième lui coûte une aile et il est obligé d'effectuer un atterrissage forcé. A la mi-mars aux environs de Lens, il est à nouveau contraint de se poser en catastrophe. Il sortira encore indemne de cette aventure mais refusera de continuer à voler sur Albatros. Anthony Fokker dessine alors spécialement pour lui le fameux Fokker triplan. Une arme redoutable, qui sème la terreur durant le mois d'avril 1917, le "Bloody April" . A 25 ans il compte plus de 50 victoires. Pour la chasse alliée, l'objectif est désormais d'abattre Richthofen, rebaptisé "Le Diable Rouge". Toutes les escadrilles anglaises et américaines se mettent à traquer le fameux triplan.

Son frère Lothar, venu le rejoindre, marche sur ses traces. Ces Barons campagnards de Silésie qui combattent pour leur pays, le font de manière chevaleresque.

Manfred von Richthofen est devenu le symbole national du courage, de l'initiative, du désintéressement et de la chevalerie, noble dans ses actes et ses motivations. Après sa 48ème victoire, il est appelé à Berlin pour une tournée de propagande et surtout pour y être reçu par le Kaizer. Mais Avant de s'exécuter il prend son avion et décroche 4 nouveaux succès le 29 avril. En mai, le roi de Bulgarie Ferdinand, lui décerne la Croix de la Vaillance de 1ère Classe. Au mois de juin l'as des as se voit confier la 1ère Escadre allemande, Jagdgeschwader 1. Il commande à présent quatre Escadrilles, les Jasta 4, 6, 10 et 11. Son unité est stationnée près du château de Marcke en Belgique et sera plus tard rebaptisée "Escadre Freiherr von Richthofen" en sa mémoire.

Le 6 juillet 1917, entre Ypres et Armentières, le Baron Rouge est abattu par la Capitaine Douglas Cunnel et le Sous-Lieutenant Albert Woodbridge. Il est surtout grièvement touché à la tête et va même se retrouver momentanément paralysé, heureusement alors que son avion était en chute libre et se rapprochait dangereusement du sol, il retrouva l'usage de ses membres avant de remettre sa machine en vol horizontal et de se poser dans ses lignes. Il est immédiatement transporté à l'hôpital de Courtrai. C'est la jeune et joli infirmière Katie Osterdorf, qui passa toute la première nuit au chevet du pilote, inconscient et anesthésié. Sa blessure fait dix centimètres de longueur et, si le crâne n'est pas percé, l'as souffrira cependant de bourdonnements désagréables jusqu'à la fin de sa vie.

1918: L'Allemagne veut garder son héros intact. Berlin le réclame pour instruire les jeunes pilotes. Manfred refuse. Le 20 avril, il abat, ses soixante-dix-neuvième et quatre-vingtième adversaires. Le lendemain, un dimanche, il repart vers midi moins le quart à la tête de deux escadrilles. Dans l'une se trouve son cousin, le Sous-Lieutenant Baron, Wolfram von Richthofen qui est venu le rejoindre.

Il fait gris et froid. Son unité attaque six anglais près d'Amiens, c'est la mêlée. Elle met aux prises Sopwith-Camel, Fokker D.VII et Albatros D.III. Avec sa fougue habituelle, Manfred plonge sur un adversaire, Wilfred May qui pique aussitôt du nez mais ce n'est qu'une feinte. Il tente d'échapper à son poursuivant par une descente en feuille morte. Le novice Wolfram suit son célèbre cousin mais Manfred, qui ne souhaite pas que celui s'expose à une éventuel riposte de la DCA, lui fait signe d'abandonner la poursuite et continue seul la chasse. Il signe ainsi son arrêt de mort. Le Canadien Roy Brown qui a assisté en retrait à toute la scène, attend le départ de Wolfram avant de prendre le triplan rouge en chasse. Entre-temps le Rittmeister avait suivi May jusque dans ses lignes et au moment même où il remporte sa 81ème victoire, Manfred est lui même touché par plusieurs balles. Son avion tombe chez les alliés près de la 53ème batterie australienne, qui revendique cette victoire. Pour l'anecdote Brown prétendra lui aussi avoir descendu von Richthofen. C'est la fin pour l'as des as. Des délégations d'aviateurs de tous les pays vont participer aux obsèques. Les pilotes qu'il a si souvent combattus, portent en respect Manfred à sa dernière demeure, au cimetière de Bertangles, sous une salve d'honneur.

En partant pour la guerre, il avait écrit à sa mère : "Si nous ne devions plus nous revoir, recevez ici mes remerciements les plus chaleureux pour tout ce que vous avez fait pour moi. Votre fils reconnaissant et obéissant."