Death Valley, que l'on doit à Eric Weinberg (venu de Scrubs) et Curtis Gwinn, ne fait pas dans le délicat et le compliqué. C'est du mockumentaire inspiré directement de Reno 911 ! relatant le quotidien de flics de la Undead Task Force (je vous laisse faire la traduction vous-même) chargés de protéger les braves citoyens de L.A. contre la menace des créatures de la nuit. L'unité dirigée par le capitaine Frank Dashell (Bryan Callen) est évidemment un ramassis de bras cassés qui se montrent malgré tout d'une rare efficacité dans la mission qui leur est confiée.
Cela explose des tronches au fusil à pompe, ça fracasse des crânes à la batte de baseball et cela se moque bien sûr des méthodes de la police chargée de faire respecter l'ordre et de contenir les marginaux et les éventuels fauteurs de troubles. La facilité avec laquelle les menaces sont mises hors d'état de nuire et le manque d'état d'âme des patrouilleurs se révèlent dérangeants au fil des épisodes. On jubile en voyant des zombies réduits en charpie par des flics ne trahissant pas la plus petite émotion.
Au-delà de son côté grand-guignolesque, Death Valley parle de notre accoutumance et de notre tolérance à la violence visuelle. Plus rien de nous choque, et ce d'autant moins que tout est fait pour nous rappeler que nous nous trouvons dans le virtuel. A l'extrême, la série proposée par MTV prend des allures de jeux vidéo dans lequel les flics se comportent en dehors de tout contrôle. Le sentiment de malaise (si tant est qu'il existe) se concentre moins sur ce qui se passe sous nos yeux que sur l'absence de réaction que nous éprouvons face à une surenchère de violence.
Finalement, Death Valley trace un trait net entre la fiction et le réel. On n'y croit pas une seconde pour la simple raison qu'on trouve cela jubilatoire et que chaque scène est faite pour nous inciter à rire de l'horreur. La série constitue une solution de remplacement très avantageuse à Walking Dead d'AMC qui est une remarquable déception. L'adaptation télévisée n'a pas compris l'intérêt du comic book et s'enfonce dans le propos sérieux sans recréer les scènes capables de soutenir ce parti pris.
Quand il s'agit de zombies, le grand-guignol se révèle plein de ressources.