Le Web 3.0 a longtemps été une aberration de langage servant à parler du futur d’Internet. Mot écran par excellence, ce terme donnait aux experts l’impression de maîtriser un sujet qui par essence était indéfinissable. Aujourd’hui, le Web 3.0 est pourtant juste sous nos yeux, attendant simplement qu’on lui colle enfin son étiquette. Le web 3.0 n’est plus le futur d’Internet. C’est l’Internet d’aujourd’hui. Mais c’est quoi ?
Rappel : le Web 2.0, c’est quoi déjà ?
Avant de parler du Web 3.0, il est important de revenir en arrière. Pendant longtemps le Web 2.0 ne s’appelait pas. Il a fallu attendre 2003-2007 pour que le terme s’impose enfin dans le monde. Même s’il est remis en cause (certains pensent qu’il s’agit uniquement d’un terme marketing), le Web 2.0 désigne aujourd’hui l’Internet communautaire qui permet à tout un chacun de participer à un site, d’enrichir son contenu ou d’intégrer un réseau social. Alors que le Web 1.0 était réservé aux informaticiens qui maîtrisaient l’HTML, le Web 2.0 offrait des outils révolutionnaires à monsieur Tout-le-Monde pour que lui aussi viennent enrichir la toile de ses contenus euphorisants. Les blogs, les réseaux sociaux, ou ne serait-ce que la possibilité de laisser un commentaire ont fait évoluer le Web 1.0 vers le web 2.0. Cette évolution d’Internet était évidemment liée à la mise à disposition de technologies innovantes facilitant l’interaction entre les utilisateurs.
Le Web 3.0 ?
C’est du côté des Anonymous qu’il faut regarder. Ils ouvrent la voie à une nouvelle ère d’Internet qui dans les années à venir sera désignée par le terme de Web 3.0. Alors que le Web 2.0 désigne un web participatif, intelligent, et social, le Web 3.0 désignera un Web libre, anonyme et activiste.
L’anonymat dans la masse
Nous sommes aujourd’hui à une époque charnière. Avec des usines à gaz comme Facebook, Twitter ou Google+, les grandes sociétés du Web offrent un outil communautaire international aux communautés autrefois isolées sur des blogs amateurs. Aujourd’hui ces communautés peuvent se retrouver et se regrouper sur ces réseaux sociaux, elles sont partout et elles sont légions. Toutes les grandes sociétés s’offrent des community managers afin d’avoir l’illusion de gérer ces communautés, de les maîtriser. La société est consciente du pouvoir de ces communautés et tente par tous les moyens de les rallier à leur cause. Avec l’arrivée d’Hadopi, il y a eu une accélération de la mise à disposition d’outils permettant de chiffrer les informations entrant et sortant d’un ordinateur. Tout le monde peut aujourd’hui préserver son anonymat sur Internet en utilisant par exemple un VPN ou au pire la navigation privée de son navigateur.
L’hacktivisme pour tous
A l’époque du Web 2.0, pour être un hacker , il fallait toucher sa bille en informatique. Aujourd’hui, de nouvelles technologies comme LOIC permettent à un débutant de faire tomber un serveur. Chaque internaute dispose désormais des outils pour faire régner sa loi. Evidemment, pour crasher un site, il faut avoir une communauté qui accepte de vous suivre. Ce qui permet au système de s’autoréguler et d’éviter la plupart du temps certaines dérives dangereuses.
L’Internet libre dans un monde libre
Les Anonymous veulent ouvrir la voie à un nouvel Internet plus « citoyen » en mettant à disposition TYLER, un outil avec « une interface extrêmement simple afin que n’importe qui puisse l’utiliser » pour dénoncer les mensonges et actes frauduleux de notre société. Peu importe ce que l’on pense individuellement des Anonymous, chaque communauté aura cet outil à disposition et pourra l’utilise de la manière qui lui plaira. Car derrière l’idée d’un Internet libre se cache aussi l’idée d’un monde plus juste. Seulement, tout le monde n’a pas la même idée de la liberté. Après une période d’apparente anarchie et de désorganisation comme celle que nous vivons actuellement, je suis certain que les communautés autoréguleront Internet pour en faire une zone d’expression libre et transparente. Bien sûr, pour arriver à ce stade là, il faudra du temps, et on l’appellera peut-être même le web 4.0.
Pour résumer
Le Web 1.0 était réservé aux experts.
Le Web 2.0 était participatif et permettait aux internautes de se rassembler en communautés.
Le Web 3.0 a permis aux communautés du web 2.0 de se regrouper et d’agir ensemble en utilisant des méthodes autrefois réservées aux hackers.
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