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La bataille de Gallipoli
Genèse du plan et préparatifs

Avant 1914
Dès avant le début de la guerre, l'Europe est divisée entre deux systèmes d'alliances : la triplice et l'entente. Dès 1906, la prévision d'une guerre au cours de laquelle les troupes germano-ottomanes prendraient l'Egypte en traversant le canal de Suez et provoqueraient une révolte de l'Afrique musulmane déstabilisant ainsi les colonies de l'Entente poussent les Britanniques à élaborer un plan pour intimider les Orientaux et les forcer à signer une paix séparée. Ce plan prévoyait une action offensive à la fois navale et terrestre pour prendre possession des Détroits, menacer Constantinople et obliger ainsi la Sublime Porte à la paix. Une telle offensive nécessitait un grand déploiement de navires de guerre ainsi que d'importantes troupes d'infanterie. C'est pour cela que dès 1906 les Britanniques prévoient l'établissement d'une base sur l'île de Lemnos.

La préparation de l'opération (1914-1915)
Quand le 31 octobre 1914, l'empire ottoman déclare la guerre à la France, la Grande Bretagne et la Russie, la réalisation du plan esquissé en 1906 devient une obligation. Le 3 novembre la flotte britannique bombarde pendant quinze minutes les fortifications d'Europe et d'Asie de l'entrée du détroit. Puis la flotte se replie à Lemnos où elle établit une base fortifiée. Winston Churchill, premier lord de l'Amirauté, expose donc au War Council (Conseil de Guerre britannique) le 23 novembre 1914 le plan prévu de longue date. Le plan est accepté mais remis à plus tard ; en attendant il fallait réunir dans un port de Méditerranée les bâtiments et les troupes destinés à sa réalisation. La marine était alors occupée à acheminer les troupes de tout le Commonwealth et à défendre la marine marchande contre les sous-marins allemands. Le 30 novembre le vice amiral Sir Henry Oliver chef d'Etat major de l'Amirauté fit savoir que des transports de troupe suffisants pour déplacer une division pouvaient être réunis de suite dans un port d'Egypte, mais Lord Kitchener jugea l'opération prématurée ; Churchill se contenta donc de concentrer les navires de transports de matériel et de chevaux. À partir du 3 décembre les sous-marins britanniques commencèrent les missions de reconnaissance ; ils devaient passer 9 lignes de mines successives à 30 mètres de fond. Au cours de la première mission de reconnaissance, le sous-marin B11 coula le croiseur turc Medsoudieh, au cours de la deuxième mission le sous-marin B9 fut endommagé par les tirs turcs ; le 15 janvier le sous marin francais Saphir heurta le fond et fut obligé de remonter à la surface quand il fut coulé. Le 2 janvier 1915, les Russes fortement pressés par les Turcs dans le Caucase demandent officiellement à l'Angleterre d'opérer une diversion en Asie mineure. Le projet des Dardanelles refait surface. Le 3 janvier Churchill envisage une campagne navale seule, sans appui terrestre, le 5 janvier le vice-amiral Carden répond qu'une opération navale ne pourrait réussir que si elle était prévue avec un très grand nombre de vaisseaux. Le 6 janvier, Churchill chargea Carden de détailler les besoins de l'opération. Dans le même temps, Sir Henry Jackson rédigea une note opposée au projet soulignant les pertes importantes qui en résulteraient. Le 12 janvier Carden remit ses conclusions à Churchill. Il prévoyait une opération en 4 temps s'étalant en tout sur un mois, et l'action combinée d'infanterie et de marine :
  • Destruction des défenses à l'entrée du détroit des Dardanelles,
  • Réduction des défenses à l'intérieur du détroit jusqu'à Cephez,
  • Destruction des défenses de la passe,
  • Tracé d'un chenal à déminer à travers la passe, réduction des défenses à l'intérieur du pays suivi de l'entrée en masse de la flotte dans la mer de Marmara.


Churchill rédige l'ordre de mouvement des navires le 12 janvier. Le 13 janvier, Churchill présente le plan Carden au conseil de guerre et l'approuve arguant que l'artillerie turque est obsolète comparée à celle des dreadnoughts anglais comme le Queen Elizabeth et qu'une fois coulé le navire allemand Goeben rien ne s'opposera à la réussite de l'opération. Lord Kitchener approuve et demande la réunion de 150 000 hommes pour l'opération. Le 14 janvier, il avalise l'ordre de Churchill du 12 janvier et avertit le Premier Ministre que "l'Amirauté prévoit pour février une expédition pour bombarder et prendre la péninsule de Gallipoli avec pour objectif Constantinople". Churchill contacta alors les forces russes et françaises pour solliciter leur aide qui répondirent favorablement. Cependant Churchill avait un ennemi, Lord Fisher. Celui-ci était convaincu comme Churchill de l'obligation d'attaquer les Turcs, mais il préconisait une opération uniquement terrestre pour réserver la flotte à la protection de la marine marchande. Le plan adopté ne lui convenait pas. Il adressa donc un Memorandum au Premier Ministre le 25 janvier. Le 25 janvier, Churchill et Fisher exposèrent leurs vues au Premier Minsitre Asquith qui trancha en faveur du premier car le plan était déjà trop avancé. Lord Kitchener rallia Lord Balfour en indiquant alors que l'opération pourrait être arrêtée à tout moment si l'une des deux opérations (navale et terrestre) étaient en péril ; Sir Edward Grey était enthousiaste, espérant rallier avec cette opération la Bulgarie dans le camp de l'Entente. Churchill ordonna alors la concentration des troupes et des navires sur l'île de Lemnos. Le début de l'opération fut fixé au milieu de février, mais des événements en Égypte le retardèrent : le 16 février, le War council décida d'augmenter les troupes d'infanterie en postant en réserves sur Lemnos la 29° division d'infanterie, une autre division en Egypte, et de constituer les préparatifs pour qu'une force de 50 000 hommes puisse débarquer n'importe où en Turquie.

L'opération

Le début
Le 19 février, l'expédition appareille en direction des Détroits. Elle bombarde les fortifications des rives. La 29° division qui devait assurer les arrières à la base de Lemnos est subitement retenue en France. L'opération est suspendue. Churchill exprime sa colère au conseil de guerre du 26 février, alors Kitchener adjoignit aux troupes de Lemnos des Australiens et des Néo-Zélandais en suppléments pour compenser la perte de la 29° division. L'attaché militaire français à Constantinople prévint que les fortifications étaient camouflées, enterrées, qu'il faudrait par conséquent une action terrestre pour les débusquer. Lord Kitchener indiqua alors au général Birdwood d'enclencher des opérations terrestres succinctes précédées d'actions d'artillerie, le tout étant de ne pas être coincé par les troupes turques à terre. Le 1er mars, Lord Kitchener nomme le général Sir John Hamilton commandant en chef du corps expéditionnaire. Ce dernier établit son QG sur l'île d'Imbros (plus proche du front que Lemnos) où il rencontra Carden, commandant en chef des forces navales de l'opération. À partir du 3 mars, des navires anglais bombardaient quotidiennement pendant plusieurs heures les forts turcs, les navires anglais bombardaient les forts de Boulair. La flotte fut renforcée par l'arrivée de la flotte anglaise du Pacifique qui avait coulé le Graf Spee, et également par le croiseur russe Askold. Le 10 mars, Carden fit savoir à Churchill qu'une fois entrée dans la mer de Marmara les opérations devront commencer sur une grande échelle ce qui nécessiterait l'apport de la 29° division qui ne sera disponible que le 2 avril. Le 17 mars, Carden se porta malade et céda sa place à l'amiral de Robeck. Devant le retard accumulé ce dernier s'inquiéta du renforcement des défenses turques qui était mis en évidence par les reconnaissances aériennes et sousmarines.

Campagne navale
L'expédition alliée, conçue comme une attaque contre Istanbul, démarra laborieusement. La première étape fut une série de bombardements navals alliés à partir du 19 février. Le but de l'opération était de forcer le détroit, mais les eaux sont minées et les rivages sont fortifiés. S'ensuivit un déminage des 60 kilomètres du détroit. Mais le danger des mines ne fut pas éliminé.
La seconde phase des opérations commença le 18 mars. Les navires alliés bombardèrent à nouveau les positions ottomanes, mais trois cuirassés furent coulés — l‘Irresistible de la Royal Navy et le Bouvet de la Marine nationale par des mines, l'Ocean de la Royal Navy par un obus de 276 kg tiré d'une position turque — et trois autres furent sérieusement endommagés (dont le Gaulois). Six cuirassés hors de combat donc, ce qui obligea à suspendre la tentative de forcer le détroit.
Plusieurs autres navires, alliés et ottomans, furent coulés durant cette campagne par des sous-marins. Le sous-marin australien HMAS AE2 fut lui aussi coulé.

Campagne terrestre
Une expédition terrestre fut alors organisée contre Gallipoli. 75 000 soldats alliés débarquèrent le 24 avril, mais l'effet de surprise était raté et les défenses ottomanes avaient été renforcées. Les gains initiaux des alliés furent perdus et les forces britanniques, françaises, australiennes et néo-zélandaises se trouvèrent bloquées sur le cap Helles, entre la mer et les collines tenues par les Ottomans. Les défenses ottomanes, sous le commandement du général Liman von Sanders, étaient habilement man½uvrées, à la grande surprise des alliés. Parmi les hommes qui se distinguèrent dans le camp ottoman se trouvait un jeune colonel, Mustafa Kemal, qui devait plus tard instaurer la République et moderniser le pays, devenant le premier président sous le nom d'Atatürk.
Un débarquement de troupes fraîches plus au nord, le 6 août, fit peu de différence, sinon d'allonger la liste des victimes. Celles-ci augmentèrent de façon inquiétante dans la chaleur de l'été. Les alliés connurent l'enfer des rats, de la dysenterie, de la soif et des insectes. Les survivants furent évacués de décembre 1915 au 9 janvier 1916. L'opération manquée fit environ 250 000 victimes du côté des alliés, contre environ 211 000 côté ottoman.

Stratégie
Les stratèges britanniques, par tradition, par situation (insularité, flotte, empire éclaté) sont sensibles à la stratégie dite indirecte, plutôt qu'aux conceptions "clausewitziennes", concentration et bataille décisive sur le front principal. La situation sur le front de l'Ouest vire à une guerre de siège moderne (après l'ultime fiasco des stratégies françaises - voir Général de Grandmaison). Les Britanniques étudient alors une opération sur les Dardanelles. Le premier Lord de l'Amirauté, Winston Churchill appuie un projet audacieux qui donne la part belle à la marine. Malgré d'âpres discussions, il impose une attaque uniquement navale pour forcer les détroits. Les assauts échouent en entraînant des pertes élevées. Winston Churchill, qui s'est beaucoup investi dans ce projet, s'entête et prévoit une opération combinée : attaque navale des détroits et débarquement sur la presqu'île de Gallipoli. L'opération trop ambitieuse et mal préparée échoue.
Les objectifs sont multiples : contrôle des détroits, liens avec la Russie, coup contre l'Empire ottoman, influence/menace sur les États des Balkans encore neutres (Grèce, Bulgarie), soutien aux Serbes (ce qu'il en restait), effet psychologique (enfin une victoire pour la Triple-Entente, reprise du mouvement, menace sur le ventre mou de la Triplice)...

Le rôle des Français
L'envoi de troupes françaises et l'ouverture d'un second front en Orient ne sont pas des initiatives de la France mais bien du jeune premier lord de la flotte britannique, Winston Churchill.
Tout commence aux Dardanelles. L'attaque navale et le débarquement sont d'inspiration et d'exécution britanniques, les Français n'y étant conviés qu'en raison du manque d'effectifs britanniques. Ils ne participent pas aux querelles sur les différentes conceptions stratégiques de l'opération qui opposent les Britanniques, ils ne semblent même pas s'y intéresser, sauf Briand et Franchet d'Espérey. Les Français acceptent même l'esquisse d'un commandement unique britannique.

Le rôle des Australiens
Le 25 avril 1915, le débarquement de l’ANZAC commence à Gallipoli, sur un promontoire étroit couronné de fortifications, face à des escarpements quasi infranchissables. Les Turcs déclenchent un feu d’enfer, mais les Australiens parviennent, vers 6 heures du matin, à occuper le sommet de la première colline. Le jeune général turc Kemal Pacha (Mustafa Kemal Atatürk) après en avoir reçu l’ordre, lance une contre-attaque victorieuse1. 841 Australiens devaient mourir vers la fin de la bataille. En Australie, on se rappelle la défaite de Gallipoli comme du baptême du feu pour l'armée australienne et la nouvelle nation qu'est l'Australie (de même pour les Néo-zélandais)2. Une cérémonie se déroule chaque année à Gallipoli le 25 avril (ANZAC Day).

Chronologie des événements
  • Les tentatives du 3 novembre 1914 et du 19 février 1915 : en riposte à l'attaque navale ottomane contre les ports russes de la mer noire, une flotte franco-britannique bombarde les forts de l'entrée des Dardanelles et occupe l'île grecque (État neutre) de Lemnos, où l'on installe une base. Devant les appels russes, les Britanniques décident de forcer les Dardanelles. Le 19, les deux forts ottomans (Seddul Bahr, Kumkale) placés à l'entrée du détroit sont écrasés et les mines draguées. Mais la flotte se trouve bloquée dans le défilé à la hauteur des forts du goulot de Çanakkale (80 pièces lourdes, six de 355, six obusiers de 150). Les attaques précédentes ont prévenu les Ottomans du danger : sous les ordres de Von Sanders, la défense des détroits se renforce.
  • L'échec du 18 mars 1915 : devant les premiers succès, Londres envoie en soutien un corps expéditionnaire sur l'île de Lemnos afin d'occuper le canal et de menacer Istanbul, on lui adjoint une division française. Les stratèges ont mal estimé la situation, ils croient les défenses ottomanes à bout alors qu'elles peuvent encore être redoutables, de plus le dragage des mines n'est même pas terminé. Une nouvelle tentative de forcement s'engage mais après la perte de trois cuirassés et des dégâts importants sur les autres bâtiments, la flotte se retire sur l'Égypte (territoire ottoman déjà occupé). Le corps expéditionnaire de Lemmos doit être replié lui aussi afin de le réorganiser en vue, cette fois, d'une opération combinée sur la presqu'île de Gallipoli.
  • Les débarquements du 25 avril :
    • Les Britanniques et les ANZAC au Cap Tekke, Krithia, Seddulbahr. Il s'écoule cinq semaines avant que l'opération ne puisse commencer. Les débarquements s'effectuent sur la pointe sud-ouest de la presqu'île de Gallipoli. La flotte soutient avec ses pièces lourdes les hommes qui débarquent, malheureusement les pièces à tirs tendus se révèlent peu efficaces contre les tranchées. Les soldats sont arrêtés à quelques centaines de mètres du rivage, les premières lignes ottomanes, pourtant tenues par 67 Ottomans seulement, ne tombent que le lendemain au soir.
    • Les Français à Kumkale. Ces soldats effectuent une diversion sur la côte asiatique qui se déroule mieux que les opérations de Gallipoli. Le village de Kumkale se rend après de féroces combats; les Ottomans lancent de multiples contre-attaques, au prix d'efforts surhumains, le village reste aux mains des envahisseurs. Mais le général britannique Hamilton les rappelle à Gallipoli devant les pertes extrêmement sévères que subissent les Britanniques.
  • Un front sans profondeur (mai 1915) : ce n'est que le 1er mai que les alliés réussissent à installer véritablement leur tête de pont. Elle reste très fragile de par son absence de profondeur. L'évacuation des blessés, le débarquement de nouvelles troupes ou de matériel se font sous le feu ottoman. Il n'existe pas de secteur calme et chacun, du soldat de première ligne au général de division, court un perpétuel danger (général Gouraud blessé le 30 juin). La situation perturbe le ravitaillement qui ne peut bientôt plus s'effectuer que de nuit.
  • Les attaques de l'Entente sur Kerevesdere et sur l'Hacibaba : le 6 mai, Hamilton décide une attaque frontale par les Français et un débordement des Britanniques, cette opération se solde par un échec sanglant. À la mi-mai, on lance de nouvelles actions sur le Kerevesdere qui entraînent des pertes sévères pour la conquête de quelques mètres. Les attaques de sous-marins et la perte de plusieurs bâtiments obligent la flotte à se replier après le 27 août, privant les troupes débarquées de la protection de son artillerie lourde.
  • La man½uvre de débordement de Suvla-Bay (6 août 1915) : afin de faciliter le débarquement à Suvla et d'encercler les Ottomans, on décide deux man½uvres de diversion pour fixer les éléments mobiles turcs. L'opération commence par une nouvelle attaque de 5 divisions sur le Cap Hellès et des ANZACS sur Sarı-Bari. L'attaque frontale échoue, les ANZACS, malgré un engagement total, ne parviennent à s'emparer de leur objectif. Alors que le débarquement s'effectue sans opposition (seulement des gendarmes ottomans) les 25 000 Britanniques inexpérimentés restent immobiles sur les plages. L'incompétence des chefs britanniques à Sulva laisse aux Ottomans le temps de réagir et de les stopper. Quand Hamilton arrive sur place et qu'il tente de reprendre l'initiative, la situation est bloquée et les Ottomans retranchés.
  • L'aveu de l'échec : après le départ forcé de Churchill, c'est au tour d'Hamilton de supporter la défaite, son remplaçant Monro, devant la situation bloquée et l'arrivée de l'hiver ordonne la retraite. Kitchener confirme cet ordre après une inspection sur place. Le rapport entre les effectifs combattants tourne largement à l'avantage des Ottomans, le terrain supporte les mêmes tranchées qu'en France et les défenseurs possèdent l'avantage en artillerie lourde; la retraite devient obligatoire d'autant que la situation dans les Balkans s'aggrave. Deux divisions, celle de Bailloud et une britannique, s'embarquent pour Salonique au secours de la Serbie en violant la neutralité grecque.
  • L'évacuation, seule réussite de la campagne : du 8 octobre au 9 janvier, 100 000 hommes, 200 canons, 5 000 animaux sont évacués exclusivement de nuit sans que les Ottomans ne puissent s'y opposer. Le repli commence par l'évacuation de Suvla et des positions isolées. L'évacuation de la position principale sur la pointe sud de la presqu'île semble plus complexe mais l'armée ottomane ne réagit pas et l'évacuation se termine bien pour les Alliés.

Au final, l'expédition aura coûté la mise hors combat de 50 000 Français (Sénégalais compris) et 200 000 Britanniques et ANZACS (Australiens et Néo-Zélandais), du côté ottoman 260 000 soldats dont environ 30 000 Bosniaques. Les Ottomans se sont battus héroïquement, tandis que les Alliés devaient envahir une région moins bien défendue, pour cause de neutralité du royaume de Grèce.

Conclusion
Les restes des armées alliées furent débarqués plus tard à Salonique avec l'accord du premier ministre Elefthérios Venizélos, mais en violation de la neutralité grecque prônée par le roi Constantin Ier et constituèrent l'Expédition de Salonique ou Front d'Orient. Elles échouèrent à empêcher la Bulgarie de rejoindre la Triplice. Après de multiples déboires politiques, militaires, diplomatiques, elles connurent un épilogue glorieux en 1918. Un assaut monté par Franchet d'Espérey emporta la Bulgarie, l'Empire Ottoman, l'Autriche et força l'Allemagne à capituler le 11 novembre.