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Répondre à sa propre nécessité pour gagner en liberté
Je suis libre à la condition d’être la cause première. A défaut, je ne suis que l’effet d’une cause qui me dépasse. Je suis alors un maillon d’une chaîne. Il y a comme une mécanique qui ne m’appartient pas, qui s’ébranle sans mon commandement. Je suis roulement, bielle, écrou, piston. Et pourtant, je me vois volontiers comme mécanicien. J’affirme que la machine est mon œuvre ; je l’ai dessinée. Ma volonté est le maître d’œuvre, mes inclinaisons servent la maîtrise d’ouvrage. Cette mécanique, belle et rutilante, je l’appelle liberté, et je me persuade d’en être le seul propriétaire. Ma liberté fait toujours plus de bruit que celle des autres, car ce sont eux qui en sont le moteur. A quoi cela sert-il d’être libre pour soi ? Il existe aussi une courroie de transmission entre la liberté et la puissance. C’est liberté contre liberté, machine contre machine. Mais tout cela reste de la mécanique. Ou si l’on veut, de la nécessité. Tout s’enchaîne dans le monde. La nécessité habite chaque mouvement. La causalité règne sans partage, et sans fin. La nécessité ne nécessite pas de finalité. Il y a ce qui est nécessaire, point final. Quelle place alors pour la liberté ? L’illusion serait-elle au seul fondement de tout acte dit libre ? Nécessité ne veut pas dire déterminé. La détermination transporte avec elle de la finalité. Alors que tout déterminisme abolit la liberté, la nécessité l’autorise en son sein. Je ne crois pas à la liberté au delà de la nécessité. Le monde nous presse, des causes extérieures nous assaillent. Il est donc une nécessité extérieure qui réduit notre liberté au fur et à mesure que nous nous y abandonnons. Nous sommes par contre d’autant plus libres en répondant à notre propre nécessité.

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