UN PEU DE TOUT... BEAUCOUP DE RIEN
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L'invention de la réalité
Pour Watzlawick, une question semble être primordiale: « comment savons-nous ce que nous croyons savoir ? » Cette question est posée au tout début de son ouvrage intitulé « L'invention de la réalité ». C'est une ½uvre riche de contributions d'auteurs traitant la philosophie constructiviste. La question renvoie à trois concepts: ce que nous savons, comment nous le savons et ce que nous croyons savoir.

Ce que nous savons est le résultat de la perception, de l'investigation et de la compréhension du monde que nous expérimentons, grâce à notre système sensoriel. Le système corporel nous permet de percevoir le réel comme étant le même pour tous.

Comment nous le savons ...hé bien, l'esprit doit sortir de lui-même afin de pouvoir s'observer en train d'observer. Il ne se trouve plus face à des faits existant indépendemment de lui, dans le monde extérieur, mais face à des processus mentaux. Notre conception de la réalité n'est plus une image vraie de ce qui se trouve à l'extérieur de nous-même. Elle est nécessairement déterminée par les processus qui nous ont conduit à cette conception.

Ce que nous croyons savoir est un thème utilisé par les philosophes pré-socratiques. C'est la conscience croissante que cette prétendue réalité est au sens immédiat et concret, la construction de ceux qui croient l'avoir découverte et étudiée.

Autrement dit, ce que nous supposons « découvert » est en fait une invention, mais l'inventeur n'est pas conscient de son acte d'invention. Il la considère comme existant indépendemment de lui. L'invention devient alors la base de sa conception du monde et de ses actions.


Il existe deux manières d'envisager le réel.

Nous concevons le réel comme existant indépendemment de nous et extérieur à nous. Ce réel est le même pour tous et l'expérience que nous en faisons est tributaire de notre système sensoriel. Il doit être quasiment identique d'une personne à l'autre. Nous considérons le réel comme pré-existant à nous, indépendant de nous. Nous le plaçons de « facto » dans le contexte d'une observation extérieure, indépendant de ce qu'il observe. Il n'y a qu'une vérité pour tous et ceux qui ne la ressentent pas comme tel, sont « anormaux », « malades ».

La pédagogie conciste à « faire entrer le monde dans le même moule ». Le réel est comme totalement ou partiellement créé ou modifié de manière implicite (à notre insu) par des filtres personnels (modèles implicites). Chacun peut, sans être considéré comme « anormal », le « percevoir » de manière différente. La perception que nous avons du système peut varier selon la représentation et les modèles implicites ou explicites que nous avons forgé. La pédagogie conciste à prendre la perception et la comparer à différents modèles, nous permettant d'accèder à l'étude de différentes structures.


Le point de vue constructiviste

Le constructiviste dira « nous construisons le monde alors que nous croyons le percevoir ».

Sur cette base, chez les constructivistes, on ne peut pas parler de réalité objective car il n'y a pas de vérité en soi. Chacun construit ce qu'il nomme « la réalité », sans avoir conscience qu'il s'agit d'une construction. Ils distinguent, la réalité de premier ordre (ce que nous percevons) de la réalité de second ordre (le sens que nous attribuons à ce que nous percevons, la valeur que nous donnons à ces perceptions).

« On ne peut pas connaître la réalité indépendante de nous ». Il n'y a pas de construction de la réalité juste ou fausse, meilleure ou mauvaise, mais il y a simplement des constructions qui marchent et d'autres qui ne marchent pas, selon les objectifs que l'on se fixe. Ce qui importe pour vivre et réaliser nos objectifs, c'est que nos connaissances conviennent à la réalité et non pas qu'elles lui correspondent.