En hiver, des tortues aquatiques, comme la tortue peinte, au Canada, hibernent dans l'eau des rivières, lacs et étangs, sous la glace. Ectothermes, elles n'ont pas besoin de chauffer leur corps. Et pour respirer... elles utilisent leur anus et leur cloaque : c'est la respiration cloacale.
Quand il fait froid, notre organisme utilise de l'énergie pour maintenir sa température constante. Ce n'est pas le cas des tortues, qui sont ectothermes : leur température corporelle dépend de la température extérieure. Dans l'eau froide, en hiver, la température du corps de l'animal, qui hiberne, reste relativement stable. Le métabolisme des tortues est ralenti et nécessite moins d'énergie et d'oxygène. Mais comment celles-ci respirent-elles quand elles hibernent dans l'eau sous la glace ?
Sur le site The Conversation, Jacqueline Litzgus, professeur de biologie à l'université Laurentienne (Canada), nous livre quelques-uns des secrets des tortues aquatiques. Dans l'Ontario, les hivers sont longs et beaucoup de tortues sont inactives pendant plus de la moitié de leur vie. L'équipe de Jacqueline Litzgus étudie des espèces de tortues qui vivent et hibernent dans l'eau. Beaucoup d'entre elles sont menacées d'extinction.
Une respiration cloacale adaptée aux faibles besoins en oxygène
Les tortues possèdent des poumons pour utiliser l'oxygène de l'air, mais elles ne s'en servent pas pendant l'hibernation. Quand elles hibernent sous la glace, elles absorbent l'oxygène de l'eau grâce aux surfaces de leur corps sur lesquelles affleurent des vaisseaux sanguins. Cela suffit pour leur apporter la quantité d'oxygène nécessaire à leurs faibles besoins. Une région du corps de la tortue est très vascularisée : le derrière. Les tortues respirent donc grâce à leurs régions anale et cloacale...
Au cours de l'hiver, l'oxygène peut manquer dans un étang. Certaines tortues comme la tortue peinte, une espèce d'Amérique du Nord, peuvent alors s'accommoder de cette situation en adaptant leur métabolisme, de manière à ne plus avoir besoin d'oxygène du tout. Au printemps, ces tortues anaérobies, pleines de crampes, s'exposent au soleil pour augmenter leur température corporelle, activer leur métabolisme et éliminer les acides produits.