Les critiques sont divisées et pourtant il cartonne au box-office. Loin de ce qu’on aurait pu attendre de ce genre de film, à savoir un blockbuster sous amphétamines, testostéroné, et bourré d’effets spéciaux, on se retrouve avec un film d’auteur lent, politique, adulte et désespéré. Le contre-pied exact de ce qu’on attendrait d’un Batman. Une chose est sûre: il est explosif.
Une anomalie cinématographique en dehors des tendances
Que s’est-il passé ? Si comme moi vous n’en pouviez plus de ces films de super héros sérialisés au point d’en faire une overdose, vous étiez ou êtes peut-être encore surement peu enclin à vous motiver pour aller voir cette énième itération de l’univers DC Comics. Les productions récentes semblaient en effet partir dans une direction idéologique actuellement dominante dans la culture anglo-saxonne. Ces valeurs, que certains qualifient de « leftistes » promeuvent une vision plutôt lisse de notre société. De Wonder Woman à Captain Marvel en passant par Star Wars, de Doctor Who à Batwoman en passant par Black Panther, Thor et même Sabrina, tout avait l’air d’avancer comme une course à l’inclusion, plutôt bienvenue, mais qui semblait tout de même forcée au point d’en devenir totalement déconnectée de la réalité. Les anglo-saxons appellent les défenseurs de cette idéologie féministe, inclusive et parfois racialiste, les SJW (pour Social Justice Warrior). Sans rentrer dans le débat de qui a raison ou qui a tort, disons que si elle est saluée par certains et décriée par d’autres, cette vision louable par son intention, n’en demeure pas moins de plus en plus irréaliste. En effet, si diversifier ses héros peut sembler important d’un point de vue de la représentation de chacun, force est de constater leur côté totalement artificiel en regard de la réalité du monde qui nous entoure.
Alors qu’on place plus de femmes aux rôles de super-héroïnes, les spectatrices touchent toujours moins que leurs homologues masculins. Alors que Black Panther crevait les écrans, les minorités ethniques ont rarement été autant stigmatisées qu’actuellement.
Pour autant, c’était le plan. Il fallait avancer dans la représentation au point de s’emmêler parfois un peu les pieds dans le tapis en se retrouvant avec deux Thor par exemple : la version masculine interprétée par Chris Hemsworth, et la version féminine par Nathalie Portman... dans le même film.
Engluées dans leurs propres mythologies alambiquées, ces productions n’étaient plus devenues que des films de producteurs, faisant durer les histoires de film en film pour qu’on y retourne, excluant toute forme d’expression artistique des réalisateurs, au point que tout finisse par se ressembler. Difficile par exemple de reconnaître la patte de Kenneth Branagh dans le premier Thor, lui qui avait été capable d’adapter si intelligemment le Frankenstein de Marie Shelley en 1994.
Et puis soudain… Alors qu’on ne l’attendait pas, forcément vaccinés par les précédentes versions de Batman VS Superman ou encore l’hystérique Suicide Squad, Gotham City nous revient dans une version à l’inverse total de ce que nous étions habitué à voir depuis sept ans : une version réaliste.
Une identification inévitable
Rentrons dans le vif du sujet, là où chacune des productions tente de faire plus d’inclusion pour une meilleure représentation, le personnage du Joker interprété par Joachim Phoenix réussit le tour de force d’être celui qui a le plus de chance de générer une identification par la majorité des spectateurs. Alors certes c’est un homme. Blanc, qui plus est. Mais comment ne pas s’identifier à travers les traits d’un loser, qui traverse les mêmes galères que nous pouvons tous traverser un jour où l’autre dans nos vies : l’exclusion, la marginalité, le handicap, la non-conformité… Joker est un personnage torturé, plein de doutes, de psychoses, de souffrances. Inadapté au monde qui l’entoure, Joker tente de faire sa place malgré ses barrières, et c’est un combat impossible, insupportable, trop difficile. Le film commence alors par ses larmes. La première image qu’on voit de lui, c’est celle d’un homme qui pleure. N’importe qui sur cette planète ne peut qu’immédiatement s’identifier, pour peu que l’on sache faire preuve d’un tantinet d’empathie.
Dans ce film, rien n’existe. Gotham City n’existe pas, le Joker n’existe pas, même sa maladie n’existe pas, rien n’existe… et pourtant tout semble tellement réel. Parce que plus que de décrire un évènement identifiable, c’est de sentiments qu’il s’agit dans ce film.
Sentiments face à l’injustice sociale, quand son seul soutien psychologique va fermer, faute de subventions. Sentiments face à l’invisibilité, lui-même le dira à un moment : « personne ne me voyait, mais maintenant, les gens commencent à se rendre compte que j’existe ». Et fallait-il qu’il soit reconnu de la plus atroce des manières.
L’exclusion aussi. Celle d’un homme seul, qui vit encore chez sa mère, mais qui ne se connait aucun ami, ni aucune relation amoureuse, trahis par ses collègues ou agressé dans la rue, blessé, sans que son patron ne trouve l’excuse suffisamment valable pour avoir quitté son poste. Aussi, les sentiments quand on perd ses racines et que tout s’écroule, y compris ce qu’on prenait pour acquis, ou qu’on a toujours ses rêves mais qu’on vous les assassine.
Enfin, le ressenti de l’homme incompris, qui cherche à égayer les autres, les enfants parfois, et qui doit se justifier auprès d’une mère qui ne voit pas d’un bon ½il qu’un homme puisse jouer avec son enfant, pour je ne sais quel cliché qu’elle puisse avoir dans la tête.
Joker est le plus universel de tous les personnages DC, parce que de tous, c’est le plus humain.
Un film intemporel et politique
Placer l’action dans les années 80 est sans doute la façon la plus intelligente qu’aient pu trouver les auteurs pour le rendre intemporel. L’anachronisme allant jusqu’à se rendre au cinéma pour aller voir un film de Charlie Chaplin. Pas n’importe lequel cependant : « Les Temps modernes ». Parce que c’est bien d’aujourd’hui qu’il s’agit. La souffrance et les évènements que rencontre Joker tout au long de sa descente aux enfers sont les mêmes que ceux que l’on peut rencontrer aujourd’hui, et qui font sortir les Gilets Jaunes dans les rues chaque samedi. Précaire, sans soutien, Joker se bat contre un système qui ½uvre contre lui, l’oublie, et le cache. « Ils n’en ont rien à faire des gens comme vous Arthur », lui dit alors sa psychologue quand elle lui annonce qu’ils ne se verront plus faute d’argent, avant de rajouter : « Je crois même qu’ils n’en ont rien à faire des gens comme moi ». Glaçant.
Et pendant qu’il sombre individuellement, la ville entière collapse. Comme un bruit de fond, on entend que les temps sont de plus en plus durs. Et que la colère gronde. Comment ne pas se reconnaitre dans les manifestations qui ont lieu dans le film ? Comment ne pas se voir nous-mêmes, un gilet sur le dos, face à une police aux ordres ? Nous, en France, mais nous aussi, à Hong Kong, au Liban, à Barcelone, au Chili… Parmi eux, Joker évolue dans la foule, et il danse comme pour nous dire qu’enfin il est bien, qu’il est dans son élément. Parmi ceux qui souffrent. Ces anonymes qui se meurent comme lui en silence, ils le reconnaissent. Lui aussi les reconnait, au point de se dévisager à travers les vitres d’une voiture, sans se connaitre, mais tout en sachant qui est de l’autre côté. À travers les masques de clown, comme sous notre gilet, nous savons qui nous sommes, et comme le Joker face à cet inconnu que nous reconnaissons, nous sourions.
Quand il sombrera définitivement, face à une foule qui le porte aux nues, il danse. Oh, il danse. De cette danse triste, mélancolique, un peu brutale. Et il sourit.
C’est même comme ça qu’il s’en sortira face à la police, en se mêlant à la foule, en portant le même masque qu’eux. Littéralement comme au figuré. Joachim Phoenix est à la fois le Joker, et un Joker. Comme nous tous.
« Je ne suis pas politique », dit-il face à ce qui semble être le représentant du système qui l’oppresse, avant de faire un geste dément, démesuré (quoique), et éminemment politique. Là encore, comment ne pas se reconnaitre ? Ce n’est pas de politique globale dont nous parlons. Nous, on parle de nos vies ! De nos souffrances, à nous. Nous n’avons pas de plan de gestion du pays, on s’en fout. Ce qu’on demande, c’est que le prochain plan prévoit de diminuer notre souffrance. Et c’est ce qui nous unit.
Impossible de faire ce film à une autre époque, c’est maintenant le moment du Joker.
Le problème de la masculinité
Dans le lot des critiques faites au film, gênant comme il puisse l’être pour qui refuse de voir ce qui ne va plus droit dans ce monde, certains reprocheraient au film sa complaisance pour un antihéros à la masculinité toxique.
Attention, le sujet ici est extrêmement sensible et je ne voudrais pas être mal compris. Si vous commencez ce paragraphe, je vous demanderais d’aller jusqu’au bout au risque de comprendre l’inverse de ce que je veux dire.
En effet, il est clairement établi dans une séquence, que le personnage a des penchants pour sa voisine, au point de la suivre toute la journée. On appelle ça un stalker. C’est condamnable, totalement traumatisant et menaçant pour qui en est la victime. Ce qui transparait cependant ici est une réalité qu’il serait au contraire bon de regarder en face, si l’objectif est justement de résoudre ce problème dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Joker est un personnage isolé, comme nous l’avons évoqué auparavant. Vivant chez sa mère dans une souffrance totale, marginal et inquiétant dans son comportement inapproprié, Joker, par son handicap et son inadaptabilité comportementale est repoussant. Asexué ? Je n’en suis pas persuadé. Dans une misère sexuelle assurément. Il fait partie de ces hommes qui n’ont plus que leur main droite pour se satisfaire. Je ne vais pas du tout défendre le stalking, entendons-nous : cette pratique est à combattre fermement. Ce qui est notable ici, c’est que personne ne voudrait de lui comme partenaire. Et ça pose la question suivante : que faisons-nous de ces hommes ? Comment les aidons-nous à traverser ce qui va à l’encontre de l’ordre des choses, du sens de la vie, de l’image de la masculinité et de pulsions naturelles tout simplement ? Comment aidons-nous les « inadaptés » à vivre le rejet ? Je me pose la question suivante : si l’on considère que quelqu’un qui a du mal à s’alimenter doit être aidé pour se nourrir, pourquoi serait-il absurde de se demander si quelqu’un qui a des pulsions doit pouvoir être aidé à les canaliser, à défaut de les assouvir ? Comment ? Surement pas en stalkant ou pire encore. Encore moins en minimisant leurs actes, chacun est responsable et il faut savoir ronger son frein quand on est un homme. Mais rendons-nous à l’évidence : si un jour on perd la raison, si on perd le contrôle, il n’y a aucun garde-fou pour s’en prémunir. Nous ne sommes que dans la réaction, le punitif, face à ces hommes-là. C’est essentiel évidemment, il faut maintenir les sanctions en cas de dérive soyons clairs. Mais en amont du potentiel drame, rien n’existe pour accompagner psychologiquement ces hommes, qui se retrouvent à devoir gérer seuls leurs pulsions, parfois, hélas, de la plus atroce façon qui soit. Et qui sont les victimes de ce refus de voir la réalité masculine ? Les femmes. En ce moment du film, Joker est un salaud. Il a cédé, ce n’est plus un homme, mais déjà un monstre. Aussi salaud que le système qui le laisse gérer seul sa solitude et ses pulsions, sa maladie et ses problèmes, tout seul, aussi inadapté soit-il.
La séquence où il tente d’amuser un enfant au grand dam de la mère de ce dernier est révélatrice sur la responsabilité de l’image qu’on colporte sur les hommes : si on nous considère comme des monstres à priori, le devient-on de fait ?
Le film ne fait pas de complaisance comme on peut parfois le lui reprocher. Sa force est au contraire de montrer une réalité brute, sans complaisance aucune, mais sans jugement non plus. Froid, le cinéaste nous fait réfléchir sans nous donner les réponses, remplissant son rôle de dénonciateur, en filmant ce que beaucoup fuient.
Le double négatif
Là où Batman, sentant la testostérone et le cuir, représente une forme de masculinité assumée, dominante, en se retrouvant au lit avec toutes les femmes qu’il souhaite par son statut d’homme d’affaires milliardaire, et de superhéros défenseur du système, et en représentant la richesse, le succès et la police, Joker est l’exact opposé.
Loin de justifier les actes du Joker, le film interroge et pointe donc ce que l’on refuse de voir en face. Jusque-là, le récit pourrait s’affranchir totalement de la licence Batman dont il est une variation, mais le génie est d’avoir su faire de cette opportunité une inversion des valeurs à partir de codes connus par tous. L’avantage de l’univers de Batman, et des superhéros en général, c’est qu’ils remplissent le rôle moderne de mythologie commune que l’on peut utiliser et distordre pour faire passer son message.
Or pour la première fois dans un film de Batman, les mauvais, les méchants, sont ceux qui étaient nos héros d’alors. Et le réalisateur ne s’en prive pas. Pour la première fois au cinéma, le père du futur Batman, Thomas Wayne, est dépeint de telle sorte qu’il pourrait être le méchant du film. Pas franchement, pas ouvertement. Mais pour la première fois, il y a un doute.
Alors qu’il prend la défense de trois jeunes golden boys sauvagement assassinés dans le métro, pour la première fois il nous répugne. Parce que nous savons ce qu’il s’est passé, et pourquoi ils sont morts. Parce que si les tuer était clairement une folie, la discorde qui mena à leur décès était de leur fait. Et pour une fois, nous ressentons de l’injustice face à ce qui pouvait passer pour de la légitime défense… même si clairement, dans le cas du Joker, il y avait de la folie.
Pire encore, quand le Joker demande des comptes à Thomas Wayne sur ses origines, pour la première fois, le fait que ce même Wayne puisse mentir, que ça soit envisageable nous saute au visage. Il y a d’un côté le protégé du système, Bruce Wayne, et de l’autre, celui qui gêne, que l’on rejette. Un système symbolisé par un Robert De Niro impeccable, qui se rit du Joker ouvertement.
À l’origine, Batman et les siens étaient les héros qui luttaient contre la pègre, principalement la mafia et les élus corrompus : Le Pingouin, Black Mask, Double-Face, Maroni et j’en passe… Avec ce film, tout se passe comme si les mauvais avaient changé de côté, que la pègre était désormais institutionnalisée, prenant les traits de ceux qui ont été jusque là nos héros. Cela fait du sens au sein de la mythologie de Gotham : le Joker a toujours été représenté comme le double négatif de Batman, son ennemi juré. Coloré là où l’autre est sombre, rieur quand l’autre tire la tronche. Le Joker est ligne par ligne, point par point l’opposé de Batman. Et ce film est exactement l’opposé d’un film de Batman, au point de s’appeler Joker. Film d’auteur quand on attend un blockbuster, lent, portant un message fort et ancré dans la réalité… Là aussi, ligne à ligne, point par point, le film Joker est l’inverse exact d’un film Batman.
C’est là tout le talent du réalisateur et du scénariste : ils questionnent l’inversion des valeurs.
La construction d’un chef-d’½uvre
Rien ne laissait prévoir un tel succès pour ce film. Le budget était ridicule pour en faire un blockbuster, qu’à cela ne tienne, on fera un film d’auteur.
La musique est également un élément majeur. Lancinante, épurée, elle souligne la lente descente qu’on peut traverser, comme rythmant nos vies au tempo de la déception et des désillusions.
L’interprétation de Joachim Phoenix est magistrale. Lourd par moment à cause de son rire frénétique, que lui-même ne supporte plus. Émouvant quand il rêve sa vie, aussi bien en arrivant au succès comme en s’inventant une vie amoureuse, l’acteur nous emmène avec lui dans sa démence et sa dépression, portant tout un film sur ses épaules. Mais le plus marquant, c’est sa soudaine lucidité, alors qu’il s’apprêtait à vivre son rêve, jouant le jeu du système qui l’a poussé à bout, et qu’enfin il craque aux yeux de tous dans une séquence des plus marquantes du cinéma de ces dix dernières années au moins.
Au final, il craque oui. Comme si c’était l’unique issue.
La réception critique
Aux US, la critique s’est retrouvée face à un dilemme. Si le talent de la réalisation est indiscutable, c’est le fond qu’ils ont eu du mal à encaisser. À tel point que des productions de bien moindre valeur cinématographique se retrouvaient mieux notées que cette pièce magistrale. Ce qui les gêne est plusieurs choses : déjà, le fait que la masculinité toxique ne soit pas explicitement désavouée, mais simplement montrée leur a fait peur au moment des #metoo et consorts. Aussi parce qu’il lui serait reproché d’inciter à la violence et aux insurrections.
Là, personnellement, je tombe des nues. Toute la force du film réside dans sa capacité à montrer le réel. Si montrer le réel est une invitation à l’insurrection, alors ce n’est pas le film le problème, mais le monde réel.
Paradoxalement, ce film déplait aussi bien aux Trumpistes qu’aux Démocrates : d’un côté le film de serait pas assez porteur de valeurs SJW, de l’autre, il serait une critique du système Trumpiste comme le pense Michael Moore, qu’on ne peut pas vraiment considérer comme un Républicain assumé. Une chose est sûre, le film nous force à réfléchir, ouvre toutes les portes, montre une réalité brute qui fait écho à travers le monde.
En France, les critiques ne s’y sont pas trompés. Devant le succès populaire du film et le revirement tardif des critiques US, les critiques françaises sont plus favorables. C’était sans compter sur France Inter qui lui a pourtant asséné les plus beaux messages de haine :
« Il n'y a pas de scénario, c'est le nihilisme pour les imbéciles. »
« On en fait une espèce de christ du nihilisme à deux balles. »
« Il a de la poudre dans les yeux »
« Si c'est un film sur les années 1980 qui traduit l'Amérique d'aujourd'hui, il est allé chercher des choses très inflammables, il a tapissé son film par une espèce de légitimité sociale et politique avec la montée des populismes, la colère de la foule, la soif de rage, cette course à la désespérance contemporaine... »
Une bonne raison d’aller le voir, non ?
Un Symbole
Repris dans les manifestations à travers le monde, le maquillage du Joker commence à se répandre comme une trainée de poudre. Comme un héros des temps modernes, il porte le visage du désespoir et de la folie dans laquelle nous enferme notre système.
De la montée des tensions partout, l’abandon de nos peuples au nom du profit, il symbolise aujourd’hui le ralliement, la lutte et si toute la planète le reconnait de la sorte, ce n’est pas si mal pour un film nihiliste. L’inversion des valeurs est déjà actée. Elle a aujourd’hui un nom et un visage.
En espérant que le message soit passé dans la maison Wayne. Parce que le risque, c'est qu'un jour le Joker craque.