UN PEU DE TOUT... BEAUCOUP DE RIEN
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Waouh, le docteur Who est une femme !
Ni tout à fait le même ni tout à fait une autre. Le plus british des extraterrestres, le docteur fétiche de la BBC, a toujours deux c½urs, un charme fou et un don cosmique pour la débrouille. Mais il vient juste de changer de sexe. Depuis le mois d’octobre et le début de la onzième saison de la série Docteur Who, la gracile ­Jodie Whittaker (vue en mère endeuillée dans Broadchurch) succède à David Tennant, Peter Capaldi et aux autres, tous ceux qui, de mâle en mâle, ont endossé le rôle au fil du temps.

Quoi, une femme dans la peau du Docteur ? Il y a quelque temps, l’annonce de cette petite transgression avait divisé les fans, pourtant habitués aux métamorphoses de leur héros. Bref rappel, à l’usage de ceux qui ne fré­quentent pas assidûment le Tardis (vaisseau spatio-temporel « quantique » en forme de cabine téléphonique bleue) : quand tout va mal, l’alien ne meurt pas, il se régénère… dans le corps d’un autre interprète. C’est inscrit dans son ADN et dans celui la série depuis les origines, dans les années 1960. D’un visage à l’autre, ce système a sans cesse permis au récit de se réinventer et de durer, sans diluer son identité. C’est le mystère du Docteur, son tour de force : perpétuer l’attachement à un seul et même personnage, au travers de ses multiples avatars. Le treizième docteur, incarné par Jodie Whittaker, en est la preuve éclatante. Dès le tout premier épisode, La Femme qui venait d’ailleurs (clin d’½il à un classique de la science-fiction avec David Bowie, qui, lui, était bien sûr… L’Homme qui venait d’ailleurs), elle a fait l’unanimité : 10,9 millions de télé­spectateurs sur la BBC, le meilleur ­démarrage de toute l’histoire du show. Oubliés les doutes et les polémiques. Le Docteur est là, concentré de vitalité, de malice et d’empathie, fidèle à l’esprit fantasque de la série.

C’est le tour de force du Docteur : perpétuer l’attachement à un seul et même personnage, au travers de ses multiples avatars.