Le coronavirus qui s’abat sur le monde aujourd’hui nous fait nous pencher sur les plus grands fléaux qui depuis la nuit des temps ont frappé l’humanité. Depuis toujours les grandes épidémies font trembler l’homme et parfois vaciller des civilisations entières.
Il faut d’abord faire la différence entre une épidémie et une pandémie.
L’épidémie du grec demos, le peuple, et épi, au-dessus, est une maladie qui frappe simultanément et dans un même endroit un nombre important de personnes. Une pandémie, pan signifiant tous, est une épidémie qui se répand sur une très grande surface géographique.
Petit rappel des principales maladies, épidémies et pandémies qui au cours des siècles se sont attaquées à l’homme.
La première dont on ait la trace, c’est la peste.
Elle viendrait d’Asie centrale, mais certains chercheurs penchent aujourd’hui pour une origine égyptienne, cela après l’étude de descriptions datant de l’époque pharaonique.
De toute façon, elle est déjà mentionnée dans l’Ancien Testament et elle fait des ravages connus dès l’antiquité.
430 av. J.-C. La peste d'Athènes.
En réalité une épidémie de typhus qui sévit dans la Grèce antique de 430 à 426 av. J.-C. Elle fit certainement près de 70 000 morts à Athènes, dont celle du célèbre Périclès, ce qui selon les études devait représenter le tiers de la population de la ville.
165 La peste Antonine
La peste antonine, qui de 165 à 190 après JC frappa l’empire romain à la fin de la dynastie antonine, est sans doute l’épidémie de l’antiquité que l’on connaisse le mieux par les récits qui en ont été faits.
Encore une fois, certains chercheurs pensent aujourd’hui qu’il devait s’agir en fait de la variole ou d’une maladie du même type.
Faisant près de 10 millions de morts, dont 2 empereurs, Lucius Verus et Marc Aurèle, elle a fortement fait diminuer la population romaine, ce qui pourrait être une des origines du déclin de l’empire romain d’occident.
540 La peste de Justinien
La peste de Justinien, du nom de l’empereur qui régnait à cette époque, part d’Égypte aux alentours de l’an 540 et arrive à Constantinople en 542, là elle fait, chaque jour, plus de 10 000 morts. Par les voies commerciales elle se répand sur les côtes de la Méditerranée, passant par l’Italie, et elle atteint même des pays comme l’Irlande, la Grande-Bretagne ou la Syrie.
La peste de Justinien fera 25 millions de victimes.
Elle fera à nouveau son apparition un demi-siècle plus tard pour, selon les estimations, faire entre 25 et 100 millions de morts.
1347 La peste noire
En 1347 la peste, celle que l’on nommera la peste noire, refait son apparition. Jusqu’en 1352 elle va sévir et décimer plus de la moitié de la population européenne, soit environ 25 millions de personnes. Rien qu’en France elle fera 7 millions de victimes sur les 17 millions d’habitants que compte le pays, soit près de 40% de la population.
1518 La variole en Amérique
De 1518 à 1650, la variole apportée par les colons aida ceux-ci à faire disparaître les premiers habitants du continent. En effet, on estime que la variole est responsable de la disparition de plus de 75% de la population amérindienne de l’époque.
1664 La grande peste de Londres
Apportée durant l'hiver 1664-1665 par les navires et les marins venant des Pays-Bas, cette peste bubonique tua près de 100 000 personnes, soit 20% de la population de la capitale anglaise. C’est une autre catastrophe survenue en 1666 à Londres qui mit fin à l’épidémie. En effet, cet immense incendie, en détruisant les quartiers les plus pauvres et les plus insalubres, détruisit aussi les foyers de la maladie.
1817 La pandémie de choléra
Le choléra a commencé à faire des ravages en 1817. C’est la première maladie à faire l’objet, dès le XIXe siècle, d’une surveillance internationale. Sa première pandémie en 1817 a causé des ravages en Europe occidentale jusqu’en Sibérie Orientale en passant par l’Inde et même les Philippines.
Considérée comme une des plus dévastatrices des grandes pandémies historiques, la troisième pandémie de choléra a sévi de 1852 à 1860.
Elle repartit de l'Inde, avec les troupes britanniques en Afghanistan et en Chine. A l'ouest, elle toucha en particulier l’Algérie, puis l'Europe et enfin l’Amérique du Nord, y compris la Californie. Elle fit des millions de morts, dont plus d'un million rien qu’en Russie.
1918 La grippe espagnole
Provenant de Chine en 1918, le virus de la grippe espagnole gagna les États-Unis avant de toucher l’Europe puis de contaminer le monde entier. Tout cela en moins de 3 mois.
La grippe espagnole est considérée comme la grippe la plus mortelle de l’histoire.
Elle a fait un milliard de malades ; soit plus d’un tiers de la population du globe à l’époque, et elle compte à son actif le nombre incroyable de 40 millions de morts, c’est-à-dire plus de morts que la Première Guerre mondiale qui venait d’avoir lieu. Et cela selon des estimations basses, car selon certaines études elle aurait causé le décès de 100 millions de personnes.
C’est sans conteste la pandémie la plus mortelle de l'histoire.
Son surnom d’espagnole viendrait soit du fait que l’Espagne, pays ne participant pas à la Première Guerre mondiale, était le seul à ne pas censurer les informations touchant l’épidémie qui faisait des ravages dans de nombreux pays en guerre, soit du fait que le roi d'Espagne Alphonse XIII fut l'une de ses plus célèbres victimes, soit des deux.
1956 La grippe asiatique
Le 1 juin 1956 un nouveau virus grippal apparaît au Japon et se répand en Asie. Ce virus est le fruit d’une mutation de canards sauvages et d’une souche humaine de grippe. En l’espace de quelques mois, en passant par Singapour puis Hong Kong, il atteint les États-Unis et l’Europe. Il est à l’origine de la mort d’environ 4 millions de personnes, dont 70.000 rien qu’aux États-Unis.
1981 Le sida
Le sida est considéré comme la dernière pandémie mondiale jusqu’à aujourd’hui.
Les premiers indicateurs de l'épidémie font leur apparition à la fin des années 1970, on pense qu’il y a eu un grand nombre de victimes avant.
C’est cependant en juillet 1981 que, ayant répertorié plusieurs cas de malades souffrant d'un déficit immunitaire inexpliqué, on lança une alerte mondiale.
Les chiffres des victimes ne cessent d’augmenter depuis lors et le Sida aurait causé la mort de plus de 30 millions de personnes, principalement en Asie et en Afrique.