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Better Call Saul Saison 5 : La nouvelle vie tumultueuse de Saul Goodman
Quand tout commença, Better Call Saul se présentait comme étant l’histoire de la transformation de Jimmy McGill en Saul Goodman. Au moment où cette saison 5 débute, cette storyline est bouclée, mais tout n’est pas terminé.

Saul Goodman fait officiellement ses débuts et ils sont exactement ce à quoi l’on pouvait s’attendre. À ce niveau, nous connaissons tellement bien Jimmy qu’il n’est pas réellement dérangeant que la série traite son évolution comme n’étant plus son point central, mais simplement une partie de son intrigue.

Better Call Saul a développé un univers dans lequel Jimmy n’occupe qu’une fraction de l’espace. Comme pour Mike et Gus, nous savons où ils seront dans quelques années. Ce n’est pas le cas avec Kim, Nacho ou encore Lalo Salamanca. Ce sont alors sur eux que tout se joue, même si cette saison 5 ne cesse de délivrer des moments brillants avec Jimmy et Mike — bien que ce dernier souffre légèrement d’être de nouveau réduit à n’être qu’une connexion avec Breaking Bad.

L’histoire de Kim s’impose particulièrement comme étant devenue le c½ur du récit. On la voit hésiter entre ses obligations pour Mesa Verde et ses clients pro bono — ceux-ci ne pouvant pas obtenir l’attention qu’ils méritent, car les riches banquiers veulent mettre un retraité un peu ronchon à la porte de chez lui.

La moralité dans Better Call Saul a toujours été quelque chose de fluctuant quand Jimmy ou Mike étaient concernés. Ce n’était pas forcément le cas avec Kim, même si elle a été tentée plus d’une fois par le côté sombre de Jimmy. Elle était d’ailleurs celle qui le ramenait systématiquement sur le droit chemin. À présent, elle se retrouve immergée dans un conflit personnel entre qui elle est et qui elle veut être, ce qui la pousse à naviguer encore plus profondément dans une zone grise de laquelle elle doit s’extirper avant qu’il ne soit trop tard.

Quand la saison se termine, il n’est pas aisé de déterminer si elle y est parvenue ou non. C’est le genre d’incertitude qui rend Better Call Saul si captivante. Son exploration de la psyché de Kim est quelque chose de délicat. On y retrouve toute l’attention qui était portée à la lente transformation de Jimmy en Saul — une métamorphose qui n’apparait par ailleurs toujours pas complète et qui pourrait bien n’aboutir qu’une fois que Kim aura été elle-même au bout de la sienne.

La série s’intéresse à ce qui force le changement en observant les détails. Une minutie que l’on ne retrouve pas nécessairement dans l’intrigue prenant place dans le milieu de la drogue. Gus est souvent limité à être froid et calculateur. Mike a ses doutes, mais son plus grand challenge est d’accepter un rôle qui était déjà le sien, tandis que Nacho est prisonnier de ses erreurs et on lui refuse sa liberté. Son destin devient cependant ce qui rend le plus nerveux dans cette partie du show, ce qui est aidé par sa proximité avec Lalo Salamanca — joué par Tony Dalton dont la performance est électrisante.

Des nouvelles magouilles de Jimmy à la violence du cartel, cette saison 5 de Better Call Saul ne laisse rien au hasard. La précédente saison souffrait d’un manque de direction qui faisait penser que la conclusion était à portée de main, mais la cinquième suit une voie différente qui ne permet plus d’entrevoir l’approche de la fin. À la place, elle ne cesse de forcer Jimmy et Kim à prendre des décisions qui les changent et qui prennent de court. Le plus grand accomplissement de la série est probablement de nous démontrer encore et encore que, contrairement à ce que l’on pouvait croire, nous ignorons totalement comment cela va se conclure.

Dans ce sens, Better Call Saul passionne toujours plus et retrouve, après une saison 4 hésitante, toute la détermination qui lui était nécessaire pour raconter son histoire avec le genre de conviction que l’on voit rarement à la télévision. Cette saison 5 est simplement une réussite et elle se termine en nous suggérant que la prochaine — qui sera la dernière — suivra la même route.