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La folle histoire de la montre qui a sauvé la mission Apollo 13
Septième mission habitée du célèbre programme spatial, Apollo 13 aurait pu très mal se finir, s’il n’y avait pas eu une montre pour éviter le pire. Retour sur les 14 secondes les plus intenses de l’histoire de l’exploration spatiale.

11 avril 1970 : le monde entier s’apprête à assister au lancement de la septième mission habitée du programme Apollo, et la troisième destinée à effectuer un alunissage. Depuis sa mise en place le 2 mai 1961 par le président John F. Kennedy, le programme spatial est un succès. Après le premier alunissage du 20 juillet 1969, un autre, réalisé quatre mois plus tard par la mission Apollo 12, confirme la supériorité des États-Unis sur l’Union soviétique. Tous les regards sont désormais tournés vers Apollo 13 et ses trois anciens pilotes militaires : Jim Lovell, commandant de la mission, Jack Swigert, pilote du module de commande, et Fred Haise, pilote du module lunaire. Si Lovell est un vétéran du programme spatial, il s’agit de la première mission de Swigert et Haise. Tous trois sont équipés du même chronographe OMEGA, le Speedmaster Professionnal, qui est présent depuis 1965 dans tous les kits de missions humaines mises en place par la NASA.

Les montres ont en effet toujours été l’un des éléments essentiels de l’équipement de mission. C’est James Ragan, ingénieur de la NASA, qui teste et approuve la Speedmaster Professionnal pour la première fois en 1964, faisant de cette dernière l’un des accessoires-phares des astronautes. « La montre était un substitut critique. Si les astronautes perdaient la capacité de parler à l’équipe au sol, ou celle de leurs minuteries numériques, la seule chose sur laquelle ils devraient compter serait les montres à leurs poignets. Ça devait être là pour eux s’ils avaient un problème », expliquait ainsi l’ingénieur à l’époque, comme le rapporte OMEGA. Ragan ne croyait pas si bien dire, car problème il y eut…

Lancée par la fusée Saturn V, Apollo 13 décolle donc le 11 avril 1970, non sans quelques heurts. Le moteur central du deuxième étage de la fusée s’éteint deux minutes trop tôt, empêchant le lancement correct du vaisseau, mais ce dernier finit par quitter son orbite deux heures après le lancement prévu. Cette première étape de la mission est réussie, tandis qu’Apollo 13 et ses passagers foncent désormais vers la Lune.

14 avril 1970 : près de 56 heures après le lancement d’Apollo 13, et alors que le vaisseau se trouve à plus de 300 000 kilomètres de la Terre (soit à mi-parcours de sa destination), une explosion résonne. L’un des deux réservoirs du module de service (qui fournissent l’atmosphère respirable et alimentent les piles à combustible produisant eau et électricité) vient d’exploser, suite à un court-circuit électrique. C’est à ce moment-là que Jack Swigert prononce ces quelques mots devenus célèbres : « Houston, we’ve had a problem » (« Houston, on a eu un problème »). Si les astronautes ne saisissent pas tout de suite l’ampleur des dégâts, l’équipe au sol se rend très vite compte de plusieurs autres anomalies et d’un problème majeur : les réservoirs à oxygène sont hors service, tout comme les piles à combustibles qui produisent de l’énergie. Un seul constat s’impose : il faut abandonner la mission et faire rentrer les spationautes au plus vite, avant que leurs ressources ne s’épuisent.

Sur les deux scénarios envisagés, un seul est retenu : il faut que le vaisseau Apollo contourne la Lune et revienne sur Terre, en suivant sa trajectoire actuelle. Seule man½uvre requise (et pas des moindres) : que la trajectoire du retour soit corrigée légèrement afin que le module ne rate pas son entrée dans l’atmosphère terrestre. C’est là que la Speedmaster d’OMEGA entre en jeu : une combustion de 14 secondes de carburant est nécessaire pour réajuster manuellement le cours du module lunaire. Pas 13 ni 15 mais bien 14 secondes. Le système de navigation ayant été arrêté afin de réduire au maximum la consommation d’énergie, ne reste donc qu’aux trois astronautes leur montre. Et c’est Swigert qui utilise son chronographe pour chronométrer la combustion, tandis que Lovell guide l’engin en utilisant l’horizon de la Terre comme repère.

Le 17 avril 1970, Apollo 13 amerrit finalement dans l’Océan pacifique, entre la Nouvelle-Zélande et les Îles Fidji. À six kilomètres de là, un navire d’assaut américain est chargé d’accueillir les astronautes, qui sont hissés à bord du bateau après avoir été récupérés par l’Helicopter 66, spécialement affrété dans ce genre de situation. Jim Lovell, Jack Swigert et Fred Haise sont sains et saufs. « Nous avons utilisé la montre OMEGA que Jack avait au poignet, et je devais contrôler le vaisseau spatial », se souviendra le commandant Lovell lors d’un entretien donné peu après l’accident. « Jack a chronométré la combustion du moteur pour effectuer cette correction afin de nous ramener chez nous en toute sécurité. » De quoi faire rentrer définitivement OMEGA dans l’histoire de l’exploration spatiale, puisque la marque sera récompensée le 5 octobre 1970 du prestigieux Silver Snoopy Award, soit « la plus haute distinction remise par la NASA et ses astronautes aux entreprises privées en reconnaissance des services importants rendus au programme spatial américain. »