Elle fait tourner la tête des hommes depuis des siècles : objet de fantasmes, servant à couvrir le corps, mais ayant ce petit je ne sais quoi de découvert… la lingerie est l'objet sensuel et féminin par excellence ! Les hommes en raffolent, autant que les femmes, qui s'en servent comme outil de séduction…
Au fil des années, au gré des mentalités et des m½urs, la lingerie est apparue, s'est transformée… D'abord utilitaire, elle apparaît très sommaire durant la Grèce et la Rome antique sous la forme d'un apodesme, un bandeau de tissu placé sous la poitrine afin de la maintenir lors des mouvements.
Placé sur la poitrine, il devient gorgerette au Moyen Âge et se porte en complément d'une grossière tunique en coton ou en lin qui fait guise de sous-vêtement. À l'aube de la Renaissance, les basquines (ancêtres des corsets) font leur apparition et n'auront de cesse d'évoluer. De plus en plus étroits, ils commencent déjà à faire des ravages : cages thoraciques déformées, poumons atrophiés… Des culottes longues en coton, agrémentées parfois de dentelles, couvrent l'intimité des femmes.
Les siècles passent, les dessous continuent d'évoluer. Au début du XIXe siècle, le corset se redéfinit : il prend la forme d'un S pour souligner la finesse de la taille et la rondeur sensuelle des hanches et des fesses. Il n'en est que plus dangereux pour la santé… Mais avec la Première Guerre mondiale, la société se métamorphose, les femmes doivent pouvoir bouger facilement, elles atténuent l'effet érotique de leurs attributs en dissimulant leur poitrine sous des bandeaux et vêtements amples. Exit le corset trop étroit, les femmes respirent et s'affirment à travers leurs vêtements et sous-vêtements. La jupe se fait plus courte ; les culottes également, moins bouffantes ; les jambes se dévoilent, avec les bas et les porte-jarretelles.
Dès les années 30, apparaît la gaine. Composée d'une pièce de tissu qui recouvre une partie du ventre, les hanches et les cuisses, elle vise avant tout à maintenir le bassin et aplatir les formes. On la porte sous de délicates combinaisons en soie. Dans les années 50, elle est remplacée par la guêpière, un deux-en-un bustier et porte-jarretelles. Le soutien-gorge qui jusque-là n'avait rencontré que peu d'adeptes, car trop écrasant, devient après la guerre le chouchou de ces dames. Elles qui ont travaillé durement dans les usines en l'absence des hommes, aspirent à être plus à l'aise. Les gaines sont progressivement délaissées les soutiens-gorge galbent fièrement les poitrines…
Avec l'apparition dès nouvelles matières (nylon en 1936, Lycra en 1960…) et de technologies permettant les imprimés et fantaisies, les soutiens-gorge et la culotte deviennent des objets de séduction alliant confort et esthétisme. Le Strech, le satin, la soie, la résille, la mousseline… s'emparent du marché des sous-vêtements. De nouvelles formes également, les strings et tangas dans les années 90 qui se fondent sous les vêtements. La tendance est au couvert invisible…
Depuis quelques années, les tendances s'entremêlent et jouent au croisement des matières, des modes et des styles : les lacets se font érotiques, les petits n½uds romantiques, les fleurs candides… La petite culotte, longtemps réservée aux jeunes filles, redevient à la mode. Même les bonnes vieilles gaines de grand-mère ont fait peau neuve grâce à Bridget Jones ! Les boxers (haut des cuisses) et les shortys (entre la culotte et le boxer) ont fait une entrée en force sur les marchés. Confortables, invisibles… ils s'avèrent de sérieux concurrents au string, le côté sexy en moi quand même ! On voit également réapparaître plus sérieusement les corsets, guêpières et porte-jarretelles, compagnons des occasions particulières comme les mariages, les soirées romantiques… Côté matière, le coton continue d'avoir la côte ; il est l'atout confort par excellence même si beaucoup lui préfèrent des matières plus sexy telles que la dentelle.
Entre atout séduction, minceur ou confort… le sous-vêtement est décidément l'allier indispensable et polyvalent de la femme !